EXPLOSION D'UNE BOMBE DEVANT UN BAR-KARAOKE

(Le Monde, 27 / 03 / 04)

Une trentaine de personnes ont été blessées, samedi 27 mars, par l'explosion d'une bombe devant un bar-karaoké dans une ville du sud de la Thaïlande. Selon la police, deux des blessés ont été grièvement atteints. La radio nationale a fait état d'un mort mais cela n'a pas été confirmé par la police.

"La bombe a explosé vers 7 h30 devant un bar dans le district de Sungai Kolok de la province de Narathiwat", a indiqué le capitaine Paibul Wattatham, qui a précisé que l'engin explosif avait été placé sur une moto garée devant le "Top Ten 2004". Sungai Kolok est particulièrement fréquentée par les touristes malaisiens. Certains pourraient avoir été victimes de l'explosion quoique la police le démentent.

La ville frappée est située, près de la frontière avec la Malaisie, dans une région à majorité musulmane, qui est actuellement la cible d'une vague de violences. Celles-ci ont déjà fait entre 50 et 60 morts, notamment des fonctionnaires, des membres des forces de l'ordre et des moines bouddhistes. Début janvier, quatre soldats avaient été tués, dans le Sud du pays, lors de l'attaque d'un dépôt d'armes, et au moins 18 écoles avaient été simultanément incendiées tandis que deux postes de police étaient attaqués dans la province de Narathiwat. Suite à ces événements, trois provinces de la région avaient été placées sous le régime de la loi martiale, depuis le 5 janvier.

Le chef de l'Agence nationale du renseignement, le général Chumpol Manmai, a déclaré, samedi, qu'il s'attendait à une telle attaque après l'arrestation cette semaine de 9 personnes soupçonnées d'être mêlées aux attaques de janvier. "Nous nous attendons à ce que la violence continue pendant un certain temps", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a d'abord accusé des "bandits" pour ces troubles, et a plus récemment évoqué le séparatisme et l'islamisme radical. Des hommes politiques locaux, appartenant au parti au pouvoir, ont aussi été mis en cause. Le Sud de la Thaïlande a été secoué par des violences séparatistes jusqu'à la fin des années 80. Mais les experts estiment que les mouvements rebelles historiques ne sont plus capables de mener des opérations d'ampleur.

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